En ce samedi après-midi balayé par les bourrasques d’Irlande du Nord, sur un Royal Portrush toujours aussi sauvage, il aurait fallu un ouragan – ou un miracle – pour ébranler l’homme en tête. Et pourtant, ce n’est pas le ciel menaçant, ni les roughs denses ou les bunkers caverneux qui ont semblé inquiéter Scottie Scheffler. Non, le numéro 1 mondial est resté impassible, impénétrable, impitoyable. Comme une machine finement réglée, il a signé une carte de 67 (-4) sans bogey, consolidant sa position de leader avec un score cumulé de -14, soit quatre coups d’avance sur Haotong Li et cinq sur Matt Fitzpatrick avant le dernier tour de cette 153e édition de The Open Championship. On le sait, le golf est un sport où tout peut basculer en un coup. Et pourtant, en sortant du parcours samedi, on n’avait pas l’impression d’assister à un tournoi encore indécis. Rory McIlroy, pourtant porté par toute une nation et auteur d’un superbe 66 ponctué d’un putt pour eagle de 17 mètres au 10e trou, l’a dit lui-même : “It’s inevitable.” I-né-vi-table. Le mot est tombé comme une épitaphe sur les espoirs de ceux qui rêvaient d’un final haletant à Portrush.
Pour comprendre cette domination presque oppressante, il faut revenir à la transformation spectaculaire de Scheffler ces derniers mois, et en particulier dans le secteur qui le faisait vaciller : le putting.