Et si en matière de balles de golf, vous n’aviez pas déjà tout vu et tout essayé ? Mises sur le marché japonais en mars 2015, les balles XXIO Aerodrive et XXIO Premium sont distribuées en France par quelques magasins spécialisés. Le fabricant nous a adressé quelques balles pour les tester, et nous faire notre propre opinion…
XXIO Aerodrive ?
Si vous cherchez des informations au sujet de ces balles, vous verrez qu’il existe encore peu de contenus en français, ni même sur des sites anglais ou américains. Non pas que le secret soit bien tenu, les balles XXIO Aerodrive ont la particularité de ne pas pouvoir être vendues en ligne, et d’appartenir à un segment de marché encore assez inédit en occident, l’ultrapremium.
Comme pour Srixon, XXIO est une marque du groupe japonais SRI, notamment propriétaire de Dunlop. C’est donc une entreprise qui a une longue expérience et tradition du travail de la matière, et en particulier le caoutchouc.
SRI pour Sumitomo Rubber Industries, sachant que Rubber veut dire caoutchouc en français.
Ce groupe séculaire a pour origine la production de pneumatiques, mais très rapidement, aussi des balles de golf et de tennis.
C’est certainement la plus renommée des compagnies dans ce domaine en Asie, et d’un niveau de puissance financière comparable aux géants américains du secteur que peuvent être Titleist, TaylorMade ou Callaway.
Sur le marché des balles de golf, la marque Srixon est aujourd’hui le principal adversaire de Titleist, et sur certains produits, dépassent la marque de Boston en parts de marché.
Au début des années 2000, le groupe japonais eut l’idée de lancer une nouvelle marque de matériel de golf sur un segment ultrapremium, XXIO.
Il s’agissait dans un premier temps de clubs de golf. En l’espace de quinze ans, non seulement XXIO a pris une part de marché dominante au Japon, correspondant à une attente d’une clientèle à la recherche d’un produit japonais, qualitatif, et distinctif, et de plus, depuis quelques années, la marque, fort du soutien du groupe, a étendu son rayonnement en Europe, et aux Etats-Unis.
Etant donné que SRI est aussi une importante fabrique de balles, le chemin n’était pas très long pour finalement proposer aussi des balles XXIO.
Sur le marché actuel, le prix est un élément tout de même prépondérant.
55 ou 59 euros la douzaine de balles, cela restait jusqu’à présent du domaine de l’exception, et justifié par l’usage de Pro V1 ou Pro V1X sur le circuit professionnel par les meilleurs golfeurs du monde, à la recherche d’un comportement et de trajectoires de balles spécifiques.
En cohérence avec sa stratégie sur les clubs, et sans vouloir ajouter de l’offre à l’offre, ou même s’auto-concurrencer avec Srixon, XXIO a visiblement opté pour un positionnement produit et prix encore plus élevé. La XXIO Aerodrive est commercialisé autour de 79 euros la douzaine.
Soit un peu plus de 6,50 euros pièce, et plus de six fois plus coûteux qu’une balle premier prix !
Pour 95% des golfeurs, ce prix sera sans doute un obstacle infranchissable. C’est d’ailleurs un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue.
Peu de clients pour un produit à ce prix, donc production en petite quantité, donc coût des brevets, et de la production inamortissable à un prix plus bas, etc…
Ceci étant, pour SRI, ce n’est pas inintéressant, même de vendre cette balle en faible quantité, et d’un point de vue purement technique.
En parcourant les caractéristiques techniques de cette balle, j’ai pu m’apercevoir qu’elle avait de sérieux airs de familles avec la toute dernière Srixon Z-Star, notamment au niveau du noyau.
Produire une balle ultrapremium peut ainsi servir de banc d’essai à la production d’une balle premium !
La nouvelle Srixon Z-Star édition 2017 présente plusieurs innovations dont entre autres l’augmentation du nombre d’alvéoles à 338, et un noyau super souple EGG à grand diamètre.
S’agissant de l’Aerodrive qui est aussi une balle 3 pièces, le nombre d’alvéoles est de 324, un schéma plébiscité jusqu’en 2016 par le groupe, mais déjà un noyau super souple EGG à grand diamètre !
Noyau dont la fonction est de proposer plus de contraste entre la partie interne et la partie externe, ce qui peut théoriquement jouer sur l’ajout de distance via une plus grande vitesse de balle à swing constant.
Quand j’ai rédigé mon sujet et mon test à propos des balles Srixon Z-Star, j’ai focalisé sur les alvéoles, mais en réalité, le point clé, invisible à l’œil nu, c’est bien le noyau.
Cette distorsion de rigidité est justement à l’origine de la performance de cette balle, et comme l’Aerodrive est antérieure à la Z-Star, on peut imaginer qu’elle a servi de modèle.
Pour finir sur la présentation de cette balle, à la différence d’une Z-Star, ici, le revêtement utilisé n’est pas le fameux Spin Skin de Srixon, mais la technologie Metal-Mix, censée être à la fois très résistante et en même temps très fine.
Au final, cette balle est un petit concentré de technologies, qui selon les responsables de la marque, étant donné la production moindre ne pouvait pas être vendue à un prix inférieur, soit totalement la définition d’un produit ultra haut de gamme.
Simplement, pour les consommateurs, la surprise sera peut-être de considérer qu’il y a plus premium qu’une balle Pro V1 ou Z-Star !
Qu’en est-il d’un point de vue performance ?
Ci-dessus, vous avez une synthèse de mes derniers tests balles de golf réalisés en 2017 avec un fer 7 Srixon Z545 de loft 31 degrés.
Ce tableau permet de suivre quelques datas que j’ai pu collectées avec un radar de mesure trackman 2, et en particulier, la vitesse de club, la vitesse de balle, le taux de spin, le carry, la distance, l’angle de lancement, et la hauteur de trajectoire.
De ces données, nous pouvons extraire le ratio du smash factor, et du degré d’efficacité.
N’ayant pas testé toutes les balles 2017 le même jour, on peut admettre que n’étant pas un « robot », j’ai une légère variation de ma vitesse de swing au fer 7 entre 79 et 81,5 mph.
Toutefois, à chaque session de test, j’essaie de swinguer à la même vitesse…du jour.
Concernant l’Aerodrive, on peut noter plusieurs choses :
La vitesse de balle est effectivement supérieure aux autres balles pour une vitesse de swing comparable ! Soit 112 mph, ce qui se traduit par un smash factor très élevé pour moi, et de 1.38
Sans tourner autour du pot, de toutes les balles que j’ai testées en 2017, l’Aerodrive est la plus performante. C’est illustré par le degré d’efficacité à 1.97.
Ceci dit, on joue sur des mesures décimales ! Des écarts que vous pourriez juger infimes.
Autre élément à rapporter, visiblement la XXIO Aerodrive génère aussi moins de spin, et moins d’angle de lancement pour une trajectoire plus tendue.
Résultat, contre des balles tapées à la même vitesse, j’ai gagné entre 2 et 4 mètres de distance par rapport à un fer 7.
De mon expérience des balles, je n’ai pas envie de rentrer dans un discours « Titleist…c’est mieux que Srixon ou Srixon…c’est mieux que Callaway ». Les tests que je mène ne permettent pas d’arriver à de tels constats. En toute humilité, le niveau des balles premium est extrêmement proches entre toutes les marques de qualité. Les écarts sont infimes.
En revanche, cet article aboutit à une découverte. Les balles XXIO Aerodrive et Prime sur lesquelles je vais revenir, démontre qu’il existe un niveau ultrapremium avec des balles encore plus poussées technologiquement. Comme déjà remarqué sur d’autres produits, les derniers tours de spin ou les derniers mph grattés sont les plus chers. Il y a donc légitimement un écart de prix considérable par rapport au gain brut de performance.
Pour un amateur, il y a d’abord débat sur l’usage d’une balle de golf 2 pièces versus une 3 pièces avant un débat sur premium ou ultrapremium. Ceci dit, Nicklaus a raison de porter le débat sur la performance des balles de golf et les longueurs des parcours de golf…
Personnellement, je ne m’attendais pas à écrire un tel article sur cette balle. En un mot : Bluffant !
Vu que j’ai quelques balles à ma disposition, je vais tâcher de ne pas les perdre !