1995, l’image est restée gravée dans les esprits : Severiano Ballesteros, visage impassible, observant un autre de ses drives s’envoler au-dessus des tribunes et s’échouer dans les arbres d’Oak Hill. Le fracas de chaque ricochet résonnait parmi les milliers de spectateurs abasourdis. Voir l’ultime compétiteur du golf performer si maladroitement dans la compétition ultime était impossible à ignorer, comparable à un accident de train dont on ne peut détourner les yeux. Six mois plus tard, il est encore douloureux de le voir jouer. Ballesteros arrive au Masters en jouant le pire golf de ses 22 ans de carrière professionnelle, sa confiance en lambeaux et sans signe clair d’amélioration. Ballesteros, qui venait autrefois à Augusta pour afficher ses dons d’imagination, de toucher et de détermination sur le parcours qui les mettait le mieux en valeur, espérait encore que son terrain de jeu favori pourrait réveiller une partie de son ancien moi. Ballesteros a traversé trop de crises pour accepter que celle-ci représente un carrefour final. Cependant, la façon dont il grimace lorsqu’on lui demande de parler de son jeu à Oak Hill, de l’état de son swing ou de la condition de son dos fragile, ou de tout autre indice de la fragilité actuelle de son jeu, révèle un désir urgent de calmer un esprit tourmenté par des doutes incessants.
Jouer au golf sans viser la perfection ? Un long apprentissage !
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