Quand Matt Fitzpatrick a levé le trophée de l’U.S. Open en 2022, peu d’observateurs ont pointé du doigt l’homme derrière les chiffres. Pourtant, dans l’ombre de cette performance historique, un ingénieur italien discret, ancien champion lui-même, apportait des informations si précises et personnalisées que le joueur anglais aurait pu presque se laisser guider les yeux fermés. Cet homme, c’est Edoardo Molinari, surnommé à demi-mot « le chuchoteur de données » du golf professionnel. Ingénieur diplômé de l’École polytechnique de Turin, joueur du circuit européen, vainqueur de la Ryder Cup 2010, il est aujourd’hui stratège en chef chez Arccos Golf, et conseiller de plus de 40 joueurs sur les circuits du PGA Tour, du DP World Tour et de la LPGA.
Dans un sport historiquement basé sur l’intuition, la tradition et la sensation, la montée de la donnée semble contre-intuitive. Et pourtant, elle s’impose comme une révolution douce mais irréversible. Molinari n’est pas un gourou des chiffres — il déteste d’ailleurs qu’on l’appelle ainsi — mais un joueur qui a su transposer ses compétences analytiques sur le parcours.
“Je ne suis pas un statisticien détaché, j’ai joué ce jeu au plus haut niveau”, dit-il.
Et c’est précisément cette dualité qui le rend incontournable.