A l’occasion de la reprise du PGA Tour sur le parcours du Colonial, tous les observateurs ont été frappés par la transformation physique de Bryson DeChambeau, qui à l’origine beau golfeur élégant se transforme de plus en plus en une espèce de Golgoth difforme issu d’un mauvais manga. Dès l’année dernière l’américain de 26 ans, 1m85 pour désormais 109 kilos, avait commencé un intense travail de développement musculaire. Il a profité du confinement pour poursuivre dans cette direction, afin de driver toujours plus loin, au grand bonheur de son équipementier, et dans quelques années, à celui de son chirurgien. Au-delà de son cas personnel, le golf peut-il être vraiment gagnant de cette évolution ?
A la fin des années 90, quand Tiger Woods est arrivé sur le circuit de golf professionnel nord-américain, il a très rapidement illustré à quel point le golf n’était pas un sport athlétique.
Woods a alors initié un tournant salutaire pour le golf, en démontrant qu’un athlète pouvait amener ce sport à un autre niveau de performance, et de visibilité médiatique.
Depuis bientôt 20 ans, tous les jeunes golfeurs ont grandi avec l’image d’un Woods triomphant et précurseur.
Limiter pourtant le succès de Woods à sa préparation physique serait une vision très tronquée de la réalité.