
Il fut un géant. Une machine froide et puissante, méticuleuse sur les fairways, foudroyante sur les greens. En 2016, Dustin Johnson dominait Oakmont et remportait son premier U.S. Open comme on conquiert une forteresse, malgré une pénalité contestée imposée en pleine partie. Neuf ans plus tard, sur ce même parcours, le joueur qui s’exprime face aux micros n’a plus grand-chose à voir avec le colosse du passé. Le corps est intact. Le swing, toujours élégant. Mais l’âme semble ailleurs.
Le passage de Dustin Johnson au LIV Golf, entériné en 2022 contre un chèque estimé à plus de 100 millions de dollars, a marqué un tournant. Il n’en fut pas le seul artisan, mais sans doute l’un des symboles les plus frappants. Premier poids lourd à faire défection du PGA Tour sans fioritures, sans déclarations belliqueuses, presque avec détachement, il a donné à ce mouvement une légitimité que les autres se sont empressés de suivre. Mais ce que Johnson a gagné en dollars, il l’a perdu en pertinence sportive.
Depuis 2023, Johnson n’a signé qu’un seul top 10 en tournoi majeur. Il a manqué cinq cuts sur ses huit dernières apparitions en Grand Chelem, dont trois sur les quatre derniers. Sa dernière performance au PGA Championship ?