
S’il suffisait de cocher une case pour atteindre la consécration, Rory McIlroy l’aurait rayée des « à faire » en avril dernier, en remportant enfin le Masters et en complétant le Grand Chelem. Une victoire arrachée après 11 ans d’efforts, sous le feu des projecteurs. Beaucoup, à commencer par Jack Nicklaus, voyaient enfin un McIlroy libéré, prêt à enchaîner les exploits. « Ça va lui enlever un poids des épaules et vous allez maintenant voir beaucoup plus de très bon golf de Rory », avait affirmé Nicklaus. Pourtant, la suite n’a pas tenu ses promesses : T‑47 au PGA Championship en mai, une disqualification de son driver jugé non conforme, un mutisme face aux médias, des gestes de frustration à l’US Open (clubs jetés, marqueurs cassés), et un discours désabusé : « Si je ne peux pas me motiver pour un Open à Portrush… je ne sais plus ce qui le peut », confiait-il. Le contraste est stupéfiant : au lieu d’enchaîner, McIlroy est tombé dans une « mélancolie post‑succès » sévèrement documentée.
L’après‑victoire : une chute programmée ?
Dr. Deborah Graham, psychologue du sport, l’explique clairement : une obsession longue de plus d’une décennie concentre tout l’esprit d’un champion sur un seul but.