L’année 1979 a été marquée par de profonds changements géopolitiques et économiques. Pour l’écrivain Amin Maalouf, prix Goncourt 1993, deux événements ont notablement façonnés le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est particulièrement la révolution Iranienne avec l’arrivée de l’ayatollah Khomeiny au pouvoir d’une part, et qui selon lui, inspire encore aujourd’hui la montée de l’islam radical et des tensions identitaires, et d’autre part, l’avènement d’une nouvelle forme de gouvernance économique, avec moins de politique sociale, la fin de l’état providence, impulsée par la révolution conservatrice britannique chère à Margaret Thatcher. Le golf n’est pas un sport « hors sol » qui échappe à son temps. Bien au contraire, la même année, en 1979, pour la première fois de son histoire, les Britanniques ont justement accepté une autre révolution, celle visant à incorporer dans leur équipe de Ryder Cup, la « nouvelle vague » incarnée par Ballesteros. Le monde du golf était en train de changer, et sans échapper à des questions géopolitiques majeures. En 2021, 42 ans plus tard, le board européen de la Ryder Cup devrait à nouveau se préoccuper des changements importants qui secouent le monde, pour changer à nouveau.
Depuis son origine, en 1927, la Ryder Cup réunissait traditionnellement une équipe composée des meilleurs américains pour affronter une équipe composée des meilleurs britanniques.