Deux Européens, cinq majeurs chacun, une aura intemporelle. Entre la magie brute de Seve Ballesteros et la quête acharnée de Rory McIlroy, le golf mondial trouve ses plus beaux chapitres. Et Augusta, dimanche soir, a peut-être tourné une page de l’Histoire. Il y a des sourires qui marquent une époque. Celui de Seve Ballesteros, poing serré et regard incandescent, à l’Open Championship de 1984 sur le mythique green du 18 à St Andrews, a illuminé les années 80 comme une comète espagnole traversant le ciel du golf mondial. Quarante ans plus tard, un autre sourire, plus tendu, plus incrédule, mais tout aussi symbolique, a éclaté à Augusta. Rory McIlroy, enfin vêtu de cette veste verte tant convoitée, a rejoint l’Olympe en réalisant le Grand Chelem en carrière. Comme une boucle bouclée. Comme un passage de témoin. Comme si le fantôme bienveillant de Seve était là, quelque part sous les pins de Géorgie, pour l’accueillir au panthéon.
Car si la comparaison est osée, elle n’est pas irréfléchie. Rory McIlroy, 35 ans, est désormais quintuple vainqueur en Grand Chelem, au même rang statistique que l’Espagnol éternel. Il est, comme lui, un leader européen incontesté, à la voix forte, aux idées tranchées, et à l’amour indéfectible pour la Ryder Cup.