AUGUSTA, Géorgie – Il y a deux manières d’émerger d’une nuit difficile au Masters. Certains s’endorment en rembobinant leurs erreurs comme un vieux VHS usé par la honte. D’autres – les plus rares – se réveillent avec une mission, une clarté nouvelle, et parfois un petit-déjeuner partagé avec leur fille de 4 ans qui vous rappelle que la vie, c’est aussi autre chose que des doubles bogeys au 15 et 17. Rory McIlroy appartient résolument à la seconde catégorie.
La veille, il avait quitté l’Augusta National comme un agent secret en mission ratée : pas un mot à la presse, pas un regard en arrière, juste une course vers sa voiture et un sprint pour être à l’heure pour l’histoire du soir. « J’ai juste essayé de laisser ce qui s’était passé ici », confiera-t-il le lendemain. Traduction : reset total.
Le matin venu, le plan était simple : rester patient. C’est ce que lui a glissé son psychologue sportif Bob Rotella, lors d’un briefing express digne d’un caddie mental. Et Rory a appliqué à la lettre : birdie tranquille sur le par-5 du 2, puis huit pars consécutifs. Rien de spectaculaire, mais tout en contrôle, comme un chef d’orchestre qui accorde ses instruments avant de faire vibrer la salle.