
Il y a eu un soupir, une chute à genoux, puis une explosion. Pas celle d’un joueur qui s’écroule comme en 2011, mais celle d’un homme qui, enfin, se relève en champion. Sur le green du 18, en play-off, Rory McIlroy a planté un wedge magistral à moins d’un mètre, serré les poings, hurlé vers le ciel et libéré 14 ans de frustration sur les fairways de l’Augusta National. La scène était irréelle, quasi biblique. La lumière tombait sur les pins géants, les magnolias frémissaient, et le golf, ce sport cruel et majestueux, venait de livrer une conclusion aussi émouvante qu’historique : Rory McIlroy est le sixième joueur de l’histoire à remporter le Grand Chelem en carrière. Sarazen, Hogan, Player, Nicklaus, Woods… et désormais Rory. Oui, pu… enfin, il l’a fait.
Une finale à la hauteur d’une quête épique
La journée avait pourtant commencé dans les tremblements. Un réveil sans appétit, un petit déjeuner avalé de force, les jambes molles, l’estomac noué. « Je n’ai jamais été aussi nerveux sur un premier départ, » avouera-t-il plus tard. Et cela s’est vu : drive dans le bunker, sortie trop courte, double bogey dès le 1, et deux coups d’avance envolés avant même d’avoir touché le green du 2.