Si les européens retiennent leur souffle concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le monde du golf, et plus particulièrement en Amérique du Nord a vécu une sorte de tremblement de terre ces derniers jours. L’américain Phil Mickelson, 51 ans, a été particulièrement au centre de l’affrontement que se mènent depuis des mois, le traditionnel PGA Tour, circuit de golf le plus important et le plus conservateur, et la Premier Golf League ou plutôt aujourd’hui la Super Golf League emmenée par Greg Norman, et LIV Golf Investment, qui après avoir injecté des fonds sur le circuit Asiatique, tentent de mettre sur pied un circuit concurrent, et à coups de centaines de millions de dollars. Si pour l’heure, les amateurs de golf se sentent loin de ces sujets qui brassent beaucoup d’argents pour très peu de personnes, nous vous proposons ci-après un décryptage complet de la situation.
L’Arabie Saoudite veut sa place dans le monde du golf, quitte à bousculer le PGA Tour
Début février 2022, en conférence de presse, l’australien Greg Norman choisi par LIV Golf Investment pour incarner son nouveau projet dans le golf, dévoile justement les contours d’une participation financière de plus de 300 millions de dollars pour renforcer le circuit asiatique.
A ce stade, on aurait pu penser que les Saoudiens à la manœuvre pour entrer de plein pied dans le business du golf, et concurrencer par exemple l’influence de Dubaï déjà très présent auprès de l’European Tour depuis des décennies, avait mis en sommeil leurs intentions de créer une « Super league » de golfeurs sélectionnés et de quelques golfs pour créer un championnat exclusif.
Le golf est ici au centre d’une lutte d’influence avec d’une part un pays, l’Arabie Saoudite, au ban des nations depuis l’affaire Khashoggi, et la guerre au Yémen qui ne voit toujours pas d’issue, et aussi les Etats-Unis incarnés par le PGA Tour ou encore Dubaï qui sponsorise massivement pour ne pas dire maintient en vie l’European Tour à bout de bras.