Lorsque Nike a signé avec Tiger Woods en 1996, peu auraient pu prévoir l’impact monumental de cette union sur le golf, et le monde du sport en général. Cette collaboration n’a pas seulement marqué un tournant dans le marketing sportif, mais a également redéfini la trajectoire de Nike, influençant profondément les ventes, la perception de la marque, et même la démographie du golf. 27 ans plus tard, c’est un peu un séisme de constater la fin de ce tandem qui paraissait éternel, et résistant à toutes les crises. Toutefois, il symbolise le retrait de la marque à la virgule d’un sport qu’elle n’a jamais totalement dominé, et une vision de l’avenir qui n’est pas très positive pour ce jeu possiblement perçu comme vieillissant, et pas en adéquation avec les valeurs que Nike veut désormais porter comme l’inclusion, les femmes et l’environnement. Et tant pis si ces valeurs sont surtout opportunistes pour une marque qui a toujours essayé de surfer sur les tendances populaires, plutôt que d’arrêter une colonne vertébrale affirmée et revendiquée. Pour les fans de golf, et de la chemisette rouge le dimanche après-midi, c’est une page qui se tourne, et elle nous rapproche encore un peu plus de la fin de l’histoire du tigre. Surtout, elle semble acter la fin d’une époque où le golf était devenu soudainement populaire, sorti de ses habituelles frontières. Au contraire, le message envoyé ne semble pas flatteur, comme si nous étions renvoyés au milieu des années 90, quand le golf était un sport élitiste, et limité à quelques « happy fews ».
L’effet Tiger Woods n’était pas juste un phénomène médiatique, mais une force commerciale tangible. La présence de Woods a propulsé les ventes de Nike, en particulier dans le segment des balles de golf, générant des profits supplémentaires significatifs.
Grâce à ces contrats majeurs et à d’autres avec General Mills, General Motors, Buick et Accenture, Tiger Woods est devenu en 2009 le premier athlète au monde à dépasser le milliard de dollars de revenus.