Début mai 2019, le classement de la Race To Dubaï, qui sert à classer les meilleurs golfeurs évoluant sur le circuit européen, nous révèle les dysfonctionnements actuels de ce tour professionnel, dans l’ombre du grand circuit PGA Tour américain, de plus en plus dans le rôle de la première division mondiale de golf. A ce stade de la saison, nous devrions avoir une hiérarchie déjà établie des meilleurs joueurs, et des têtes d’affiches. C’est loin d’être le cas, et révélateur d’un système à bout de souffle.
McIlroy, Garcia, Stenson, Casey, Poulter, Rahm, Rose, Molinari, Fleetwood, Cabrera-Bello, McDowell, Hatton, Knox, Noren, et d’autres figurent en très bonnes positions au classement de la Fedex Cup 2019, qui sanctionne les meilleurs joueurs du PGA Tour, aux Etats-Unis.
Cherchez l’erreur !
Ils ont en commun d’être l’élite du golf européen, et de multiples vainqueurs en Ryder Cup toujours pour la sélection européenne.
Ils ont un autre point commun. Celui de ne pratiquement plus jouer en Europe sur leur circuit d’origine.
Malgré la création des Rolex Series, et quelques tournois richement dotés, ils font de moins en moins l’aller-retour entre USA et Europe.
On pourrait arguer d’une plus grande dotation du circuit américain pour expliquer ce phénomène de déplacement des talents. Ce n’est pas la seule explication.
McIlroy a été pointé du doigt pour avoir clairement exprimé sa position, et annoncé en amont de la saison qu’il comptait réduire sa présence en Europe.
En réalité, si lui l’a annoncé, ses camarades n’ont pas nécessairement fait de même, mais dans les faits, c’est bien ce qu’ils font aussi. Ils font de moins en moins la traversée de l’Atlantique.
Les héros de la Ryder Cup seront donc de plus en plus rares sur le vieux-continent, et ce phénomène ne semble pas être ponctuel.
Si Paul Casey a montré la voie depuis plusieurs années, acceptant la « sanction » d’être privé de la Ryder Cup à Hazeltine, les « Européens » veulent être compétitifs sur les majeurs, dont trois sur quatre sont disputés aux Etats-Unis.