Il y a parfois, dans une carrière, un tournoi qui surgit à contretemps. Un tournoi qui ne devait être qu’un chapitre mineur et qui, sans prévenir, devient un possible chef-d’œuvre. Cette semaine à Oakmont, dans les épines acérées de l’US Open le plus redouté du calendrier, Adam Scott, 44 ans, a redonné de l’éclat à un récit qu’on croyait déjà refermé. Dimanche, il s’élancera dans la dernière partie du dernier tour, à un seul coup du leader Sam Burns, avec la possibilité non seulement d’ajouter un deuxième titre majeur à son palmarès, mais aussi de redéfinir l’ensemble de sa carrière.
Qu’il soit encore là, à ce stade de sa vie professionnelle, dans la lumière brûlante d’un dimanche de majeur, relève déjà de l’exploit. Depuis sa victoire au Masters 2013, Scott avait souvent approché les sommets sans jamais les reconquérir. Pire, son nom semblait lentement glisser dans la catégorie des « bons soldats », ceux dont la constance force le respect mais dont le manque de titres majeurs freine l’entrée au panthéon. À Oakmont, cette semaine, tout pourrait changer.
Un parcours mythique, une épreuve à part
Oakmont Country Club, temple légendaire de la discipline, n’accorde rien. Le parcours, un par 70 long de 6 676 mètres, propose une des plus dures combinaisons au monde : rough aussi épais qu’un tapis, bunkers profonds comme des fosses à charbon, et surtout des greens d’une rapidité extrême — même après les pluies de samedi.