Sur le 18e trou, un cadre supérieur de 52 ans s’avance pour putter un dernier coup de 1,5 mètre. Un putt sans enjeu financier, sans public. Pourtant, il transpire, son cœur s’emballe. Ses pensées fusent : “Et si je rate ? Pourquoi je tremble ? Pourquoi ce simple geste me paraît-il si lourd ?” Il joue pourtant depuis vingt ans. Il gère des dossiers complexes, des négociations de plusieurs millions d’euros. Et pourtant, ici, sur ce green désert, il vacille. Pourquoi ? Parce que le golf n’est pas seulement un sport. C’est un miroir. Une surface de projection, parfois impitoyable, de notre rapport au stress, à l’échec, à la pression et à nous-mêmes. Et c’est peut-être pour cela que tant de dirigeants, de décideurs et de cadres s’y réfugient. Non pas pour fuir la tension, mais pour l’apprivoiser autrement. Alors que les pratiques de mindfulness et de développement personnel foisonnent dans les séminaires d’entreprise, le golf, lui, propose une école de la lenteur, de la concentration et du lâcher-prise. Une école où l’on apprend plus que des trajectoires de balle : on apprend à respirer sous pression.
Un terrain d’expérimentation émotionnelle à ciel ouvert
Le golf est l’un des rares sports où l’adversaire principal n’est pas un autre joueur, mais soi-même.