Sur un parcours de golf, la bataille semble évidente : il y a le score, les adversaires, et l’envie de gagner. Mais si l’on en croit Bob Rotella, psychologue sportif de renommée mondiale et auteur de Golf is Not a Game of Perfect, cette vision simpliste de la compétition manque l’essentiel. La vraie rivalité, affirme Rotella, est celle que le joueur mène contre lui-même, contre les défis du parcours et, en dernier lieu seulement, contre ses adversaires. Une philosophie qui peut transformer la manière dont les golfeurs, amateurs comme professionnels, envisagent leur performance.
La première bataille : le jeu lui-même
Le golf est unique parmi les sports. Contrairement au tennis ou au football, où l’adversaire est physiquement présent, le premier obstacle d’un golfeur est le parcours. Chaque trou, chaque green, chaque bunker devient un rival imprévisible.
Rotella le résume ainsi : « Le parcours est une entité capricieuse qui ne vous doit rien. »
Il en appelle à l’humilité : même les plus grands golfeurs de l’histoire, de Tiger Woods à Jack Nicklaus, ont vu leurs talents écrasés par des vents traîtres ou des greens glacés.
Les statistiques du PGA Tour appuient cette idée. En 2023, la moyenne de réussite des putts de trois mètres (10 pieds) sur le circuit était d’environ 40 %.