L’an passé, nous l’avions observé arpentant les fairways du golf national dans une certaine forme de discrétion alors qu’il était pourtant le leader de l’ordre du mérite européen. Dans la même partie que Julien Quesne, et Bernd Wiesberger (le futur vainqueur de l’Open de France 2015), il ne dégageait pas encore l’électricité qui émane d’une star mondiale du golf. Pourtant, douze mois plus tard, de nouveau à Paris pour le même tournoi, Willett est arrivé avec un tout nouveau statut : Celui de vainqueur du Masters d’Augusta, le plus prestigieux des tournois de golf. Comment a-t-il opéré une telle mutation ?
Il n’est pas le plus grand, il n’est pas le plus charismatique, il n’est pas le plus puissant du tee au green, il n’a pas l’inspiration magique de Phil Mickelson autour du green, et pourtant il est le meilleur golfeur en Europe actuellement, et pas par hasard !
Cela fait déjà plus de deux ans qu’il est installé au sommet de la hiérarchie européenne avec de multiples victoires dans de beaux tournois.
En 2012, il inaugurait le premier de ses cinq grands succès au BMW International Open.
C’est réellement à partir de 2015 qu’il va s’imposer comme l’un des tous meilleurs avec deux victoires de prestiges au Nedbank Golf Challenge en Afrique du Sud, puis quelques mois plus tard en Suisse pour l’Omega European Masters.
Finalement délogé de la première place de l’ordre du mérite par Rory McIlroy dans la dernière ligne droite de la saison européenne de golf, il a repris le pouvoir avec une nouvelle victoire en début de saison 2016, sur le Omega Dubai Desert Classic.
En l’espace de quelques mois, Willett a prouvé qu’il n’était pas là par hasard, et qu’au contraire, à 28 ans, il incarne pleinement la relève du golf anglais.
Si à Paris, le public a encore beaucoup d’yeux pour Lee Westwood ou Graeme McDowell, et même Matthew Fitzpatrick auréolé de son aura d’ancien meilleur amateur au monde, Willett reste pourtant encore assez en retrait en termes de popularité.