Il y a des instants en golf où tout bascule, où la maîtrise technique ne suffit plus, et où seule la lucidité mentale fait la différence. C’est précisément ce qui s’est joué le week-end dernier, au 18e trou du Broadmoor Golf Club, dans l’air raréfié du Colorado, lors de l’US Senior Open. À 53 ans, Padraig Harrington a signé une victoire exemplaire, sa deuxième en majeur chez les seniors, en appliquant un principe mental aussi simple que décisif : « Joue toujours le coup que tu jouerais si tu étais un coup derrière. »
Ce conseil, glissé à Harrington par son caddie Ronan Flood, lui-même inspiré d’une discussion passée avec Hale Irwin — triple vainqueur de l’U.S. Open — a changé l’approche de l’Irlandais au moment crucial. « Ça m’a apporté de la clarté, » a confié Harrington en conférence de presse.
« Quand tu es un coup derrière, tu n’as pas le luxe d’être prudent. Tu vises le mât. »
Le contexte était tendu : Harrington partageait la tête avec Stewart Cink, un autre vétéran encore affûté. Les deux hommes avaient livré un duel de précision et d’endurance. Quatre cartes sous les 70 (67-68-68-66) pour Harrington, qui termine à -11 total, un coup devant Cink.