
Sur le 14e trou du parcours d’Oakmont, ce jeudi 12 juin 2025, le calme apparent de Scottie Scheffler s’est brusquement fissuré. Un coup de wedge parti pour redorer une carte de score cabossée a fini 12 mètres trop court, au lieu de se poser à quelques centimètres du trou comme espéré. Alors, sans théâtralité mais avec une intensité qui glaça les spectateurs, le numéro un mondial a planté son club dans le sol, comme pour arracher à la terre la cause de son mal. La gerbe de gazon n’a pas simplement sali son pantalon ; elle a révélé ce que le golf professionnel tente souvent de cacher : ses émotions les plus crues.
Le geste n’a pas tardé à enflammer les réseaux, les agrégateurs de contenus automatisés se délectant de l’instant pour titrer, avec un zèle douteux, « Scheffler pète les plombs ».
L’un d’eux est même allé jusqu’à l’affubler du terme « voyou », comme si un accès de colère maîtrisé équivalait à une perte de contrôle moral.
Mais ce que ces algorithmes ne peuvent comprendre, et que tout golfeur amateur a ressenti un jour, c’est ce point de rupture où l’absurde se mêle à l’injustice, où l’on explose non pas par caprice mais parce qu’il n’y a plus d’autre issue.