Sur le tee, le dilemme est silencieux, presque invisible. Il n’y a pas de vent à affronter, pas de rough à contourner, juste une promesse tentante : atteindre le green en un. C’est un par-4 court, un trou « drivable ». La distance ? Environ 310 à 330 mètres. Pour les professionnels, cela signifie souvent driver. Environ 240-260 mètres. Pour les amateurs, c’est un moment de vérité. La tentation est forte, mais la punition potentielle aussi. Faut-il y aller, ou jouer l’option prudente ? Ce qui semble une question simple engage en réalité toute la stratégie contemporaine du golf. Car derrière cette décision se cache un changement profond, alimenté par les statistiques, la psychologie du jeu, et une nouvelle façon d’interpréter le risque.
Le 6eme trou du Los Angeles Country Club, théâtre de l’US Open 2023, est un parfait exemple de ce dilemme moderne. Imaginé par l’architecte George Thomas, ce par-4 de 306 mètres (335 yards) descend légèrement, ce qui le rend encore plus accessible pour les longs frappeurs.
Pourtant, il est redoutable. « C’est un trou d’une intelligence rare », confie Gil Hanse, le célèbre architecte qui a supervisé la récente restauration du LACC. « Le green est minuscule, bordé de pentes et invisible depuis le départ.