
« J’ai joué 7 trous impeccables, mais j’ai tout gâché à 75 mètres du drapeau. » Cette phrase, entendue un dimanche matin sur un parcours francilien, résume un paradoxe que peu d’amateurs classés entre 20 et 34 d’index — et notamment les seniors — prennent le temps de confronter : la zone des 50 à 100 mètres, aussi appelée la scoring zone, est celle qui vous fait le plus perdre de coups, bien plus que votre driver ou votre putting. Et pourtant, c’est probablement la zone que vous entraînez le moins.
L’idée que les golfeurs professionnels seraient plus « doués » dans ce secteur est une illusion confortable, mais trompeuse.
La vérité est plus simple, et encourageante : leur excellence vient surtout d’une meilleure compréhension stratégique, pas d’un don inné ni d’un swing surpuissant.
Pour le prouver, plusieurs études issues du ShotLink System du PGA Tour confirment que les écarts de précision entre amateurs et professionnels se creusent davantage sur la gestion de la longueur que sur la direction dans cette plage de distance.
Prenons un exemple très parlant : selon les données du statisticien Lou Stagner, un joueur classé 5 d’index manque sa cible en moyenne de 12 mètres en profondeur (long/court) depuis 90 mètres, contre seulement 7 mètres latéralement (gauche/droite).