Rory McIlroy marchait sur le 18e tee du TPC Sawgrass quand un spectateur a cru bon de lui rappeler ou plutôt crié un moment qu’il préférerait oublier : « Juste comme en 2011 à Augusta ! » La référence à son légendaire effondrement au Masters était aussi acérée qu’inutile. Ce qui a suivi a provoqué un effet de surprise dans les médias : McIlroy a pris le téléphone du spectateur avant de continuer son chemin. En quelques heures, la vidéo de l’incident était partout sur les réseaux sociaux, déclenchant un débat plus large sur la relation entre les joueurs et les spectateurs.
Ce n’est pas un cas isolé. Ces dernières semaines, Rickie Fowler a été pris à partie par un fan après un putt manqué au Cognizant Classic. Au Genesis Invitational, McIlroy lui-même avait déjà recadré un spectateur qui critiquait son caddie. Et que dire du chaos du WM Phoenix Open, où l’ambiance de plus en plus incontrôlable a poussé les organisateurs à renforcer la sécurité cette année ?
Le golf a-t-il perdu le contrôle de ses fans aux abords des fairways ? À quel moment la ferveur des spectateurs franchit-elle la limite de l’irrespect ? Et surtout, comment les joueurs doivent-ils réagir face à cette tendance qui menace de transformer les fairways en arènes de gladiateurs modernes ?
Le golf face à l’ère du heckling
Dans le sport professionnel, les railleries des fans sont monnaie courante. Au football ou au basket, l’ambiance est bruyante, les joueurs sont habitués à absorber les cris des tribunes. Mais le golf est différent. Il repose sur une atmosphère de respect mutuel, un code tacite où le silence accompagne chaque swing.
Ce qui était autrefois une simple excentricité – les cris de « Mashed potatoes ! » ou « Baba Booey ! » après un drive – s’est transformé en attaques plus ciblées et personnelles.