Les récentes déclarations de la Fédération française de golf (FFGolf) contre la réduction du budget du sport de 40 % annoncée par le gouvernement n’ont pas manqué de faire réagir. En adressant un « carton rouge » à Bercy, le président de la fédération, Pascal Grizot, s’est non seulement attiré l’ironie des observateurs, mais a également ravivé les souvenirs d’un passé peu glorieux en matière de gestion financière. Retour sur une sortie médiatique qui a tout d’une balle dans le rough.
La France est aujourd’hui confrontée à une situation économique délicate : dette publique abyssale, inflation maîtrisée mais encore palpable, et crise dans des secteurs vitaux comme l’automobile, le bâtiment et l’industrie.
Dans ce contexte, la priorité de l’État est claire : préserver des emplois et soutenir les secteurs stratégiques. Pourtant, c’est dans cette période tendue que la Fédération française de golf a choisi de monter au créneau contre la baisse du budget alloué au sport, osant une leçon de finances publiques à l’État.
La sortie de Pascal Grizot peut sembler audacieuse, voire risible.
Pour mémoire, la FFGolf avait elle-même bénéficié d’un soutien financier public massif lors de l’organisation de la Ryder Cup 2018.
Le gouvernement avait alors débloqué plusieurs millions d’euros, avec la promesse faite par la FFG de doubler le nombre de licenciés dans le pays, passant de 400 000 à 700 000.
Selon la FFG, cette manne financière en provenance des impôts des Français s’élevait alors à 13,7 millions d’euros.
Un pari ambitieux qui ne s’est pas vérifié : Le nombre de licenciés n’a pratiquement pas bougé depuis.
Selon les dernières données, ils sont toujours aux alentours de 442 000, représentant moins de 0,7 % de la population française, et encore ces chiffres sont fournis par la FFG, juge et partie sans autre contrôle par un organisme indépendant.