
Au départ, il n’y avait que la frustration. Celle d’un joueur doué, obstiné, passé à quelques centimètres d’une carrière sur le PGA Tour. Scott Fawcett n’a jamais gagné d’Open, ni signé de carte flamboyante à Augusta. Ce qu’il a gagné, c’est un combat plus discret, mais qui pourrait bien redéfinir la manière dont les golfeurs — professionnels comme amateurs — conçoivent leur partie : en pensant, enfin, comme des stratèges. Car si le golf est un jeu de balles, il est surtout un jeu d’idées. Et la plus révolutionnaire de ces idées tient en une phrase, devenue presque un mantra dans les cercles initiés : « Ne visez plus le drapeau. »
« J’ai vu des joueurs de 15 d’index viser le mât comme s’ils étaient Rory McIlroy. Ils espèrent un coup parfait. Mais c’est une erreur de débutant. » Scott Fawcett ne mâche pas ses mots. Ni dans ses séminaires privés, ni sur les réseaux, où son franc-parler tranche avec la diplomatie habituelle du monde du golf.
À 51 ans, cet ancien joueur de Texas A&M, repêché aux qualifications de l’US Open en 1999 mais jamais confirmé, est devenu la coqueluche des nerds du fairway. Grâce à DECADE, un système d’aide à la décision basé sur les statistiques ShotLink du PGA Tour, il propose aux joueurs une reprogrammation complète de leur stratégie.