Depuis quelques années, nous vivons une époque troublante où les certitudes d’hier sont plus facilement balayées et même bouleversées. Beaucoup de métiers, et même certains d’entre nous sont touchés par des phénomènes de plus en plus rapides et brutaux qui consistent à dévaloriser ce qui avait de la valeur hier, pour laisser émerger de nouvelles offres, parfois radicalement plus économiques. Le monde du matériel de golf ne semble plus être « protégé » de ce phénomène. Après avoir pendant des années, fondées leurs stratégies sur de coûts de productions du Sud-est asiatique, délocalisées du savoir-faire au point d’être dépendants aujourd’hui de quelques usines, les Callaway, TaylorMade et autres Cobra pour ne citer qu’eux, ont ouvert la porte à un risque de déliquescence programmée. Le COVID a largement illustré la faiblesse de ce modèle, cette dépendance, et cette perte d’autonomie. S’engouffrent dans la faille, des marques de distributions, comme Inesis en France ou Costco aux Etats-Unis, pour proposer directement aux consommateurs, des produits similaires en performances, à des prix parfois divisés par deux ! Ne serait-ce pas la fin des clubs chers ?
La fin des clubs de golf chers ?
Dans un contexte actuel de forte inflation des prix de l’énergie, et de l’alimentaire, la forte inflation des prix des drivers, et clubs de golf, changés chaque année, et qui n’apportent pas toujours quelque chose de nouveau, risque de ne pas passer auprès d’une partie des consommateurs, de moins en moins « fashion victime » d’un marketing pas toujours capable de se renouveler, et de proposer une autre expérience à ses clients.
Bonjour,
Etant un golfeur Lillois inscrit au Inesis Golf Park, je pense bien connaître, à la fois l’histoire de Décathlon et celle d’Inesis.
J’ai connu les débuts d’Inesis avec, je me souviens quand leurs locaux étaient encore au Décathlon Campus, une journée mémorable avec Thomas Levet.
Néanmoins force est de constater, la lente et inexorable montée de Decathlon qui, quand j’étais jeune, était une marque bas de gamme que seuls ceux qui n’avaient pas les moyens fréquentaient leurs rayons. De plus, à l’époque, certaines marques Premium refusaient de les livrer.
Au bout de plusieurs décennies, quel est le constat ?
Un groupe mondial qui fournit des produits de qualité. Un choix incroyable à des prix contenus. Des innovations constantes à tout niveau. Decathlon est devenu incontournable.
C’est la façon de faire du groupe Mulliez.
Il y a quelques années, Decathlon s’est lancé dans le golf avec Inesis. On se disait à l’époque, jamais on n’achétera chez eux. Je vous fais grâce des vocables utilisés par mes amis golfeurs pour moquer ces derniers arrivants.
Quel est le constat aujourd’hui ? Une marque qui monte doucement mais sûrement, qui propose des articles de qualité à des prix contenus. Qui prend des marges moins importantes et ne dépense pratiquement rien dans le marketing.
Comme vous le disiez, les clubs sont beaux. En plus, ils sont faciles à jouer ! En ce qui concerne le textile, le choix est certes restreint, mais les produits sont bons et ont une longévité plus importantes que certaines marques Premium (Vous vous souvenez sûrement des messages que je vous avait adressé, à l’époque, concernant ce problème). Les chaussures ? Pareil ! J’en ai trois paires de chez eux !
Au club, nous voyons tous les jours, les jeunes qui bossent chez Inesis, ils sont vraiment à l’écoute des golfeurs.
Sauf accident “industriel” l’avenir est tout tracé. Il suffit de regarder la galaxie Decathlon et toutes ses marques pour voir comment le marché va se segmenter, se développer. Visiblement, ils n’ont pas besoin de sponsoriser à coups de millions de dollars des joueurs qui jouent, à coup sûr, sur une autre planète.
Les fabricants historiques n’ont plus beaucoup de temps pour réagir. Comment ? Je ne sais pas. En tout cas, sûrement pas en méprisant ces nouveaux acteur qui, pour eux, ne sont pas légitimes. Et sûrement pas, non plus, en prenant leurs clients golfeurs pour des cons de payeurs en les leurrant chaque année. Parfois on veut bien accepter qu’on nous vend du rêve, mais pas comme ça se passe tous les ans et surtout, plus à n’importe quel prix !
Voilà, voilà…
De toutes façons, ce sont les clients golfeurs qui auront le dernier mot. L’avenir a une chance d’être intéressant !