Depuis six mois, la France du golf semble découvrir son plus grand prodige, et à ce jour, le meilleur golfeur français jamais classé au Official World Golf Ranking.
Pourtant, encore quelques mois dans le passé, il était classé dans les « ingérables », et certains journalistes de grands médias n’hésitaient pas à le brocarder, alors qu’aujourd’hui, ils sont à ses crampons pour l’interviewer.
Depuis sa victoire au Turkish Airlines Open, Victor Dubuisson a soudainement changé de dimension.
En battant Tiger Woods et les meilleurs golfeurs du monde sur un seul tournoi des play-offs de l’European Tour, il a attiré les feux des médias du monde entier sur lui, mais à ce moment, nous pouvions encore nous demander si c’était un exploit, ou la naissance d’une nouvelle étoile.
Pas impressionné, et loin de se dégonfler, le Kid de la Riviera s’est lancé à la poursuite de son rêve, jouer aux Etats-Unis sur le redoutable PGA Tour, circuit professionnel rassemblant les meilleurs joueurs du monde.
Après plusieurs belles sorties, il va de nouveau crever l’écran, et scotcher la plupart des observateurs, et les plus pointus comme Gary Player ou Rory McIlroy, en livrant un récital d’approches pour battre à plat de couture quelques-uns des meilleurs golfeurs de la planète, et se hisser en finale des championnats du monde de match-play, qu’il disputait pour la première fois de sa vie.
Dans le désert d’Arizona, entre cactus et câbles de télévision, il allait faire le show, et avec un certain french flair, devenir le premier battu magnifique de l’histoire des championnats du monde de match-play, à l’image d’un Poulidor plus aimé pour ses deuxièmes places sur le tour de France cycliste contre le maître Anquetil.
Les français préféreraient-ils les seconds ?
Au soir de sa finale perdue contre Jason Day, Dubuisson avait tellement rendu sa partition homérique, que tout le monde n’avait d’yeux que pour lui, au détriment de son vainqueur, l’australien, Jason Day, qui confirmait pourtant son statut actuel de meilleur joueur du monde dans l’exercice périlleux du match-play.