Plus d’une dizaine de marques, plusieurs centaines de modèles différents, les golfeurs et golfeuses à un niveau amateur et ludique peuvent être facilement perdus devant les choix de balles possibles, en magasin ou sur Internet. Les premiers résultats de notre enquête indépendante ont déjà illustré une forme d’incompréhension par rapport aux explications fournies par les marques. Dans ce nouveau sujet, détaillons le profil type de la balle idéale, et toujours selon les réponses de plus de 350 golfeurs, et golfeuses interrogées, des abonnés de MyGolfMedia.com, mais pas seulement.
Une question de toucher ?
Pour rappel du précédent sujet, le nombre d’amateurs ayant déjà réalisé un fitting spécifique pour les balles est pour le moment très minoritaire. Cela n’empêche pas les sondés d’avoir des préférences nettes par rapport aux caractéristiques des balles de golf, comme par exemple, le nombre de pièces ou la composition de la coque externe.
Des éléments qui sont associés au principal critère d’achat exprimé : Le toucher !
On aurait pu imaginer que les amateurs privilégieraient en premier le prix, comme élément principal de l’acte d’achat, surtout pour un produit le plus souvent vendu autour de 28 euros la douzaine en moyenne, soit près de 2.35 euros la balle !
Quand on sait le nombre de balles perdues dans une année… il ne faut pas trop penser au coût des balles que l’on peut égarer dans un rough ou un obstacle d’eau.
Surtout qu’il s’agit seulement de la moyenne, quand les balles dites issues du Tour, comme les Pro V1 ou les Chrome Soft, peuvent approcher les 60 euros la douzaine, soit 5 euros par balle perdue.
Le toucher est donc le premier critère d’achat pour 71% des votants, loin devant tous les autres critères cités dont le prix en second pour 37% des personnes interrogées.
Le sondage offrait la possibilité de donner plusieurs réponses parmi la distance au drive, le spin, la facilité à compresser, le look ou encore l’argument du « joué sur le tour » souvent illustré par les marques.
Ce dernier argument semble d’ailleurs peu pertinent, car finalement, moins de 3% des votes se portent sur ce critère. Il arrive bon dernier dans la liste.
A l’inverse, la distance au drive recueille tout de même plus de 26% des voix, signe que cela reste un enjeu majeur pour les amateurs.
Le toucher est donc plébiscité.
Pour appuyer ce résultat, on peut constater que 35% des votants préfèrent l’uréthane comme surface externe, la partie qui justement confère la sensation de toucher, en même temps de favoriser le spin, mais en contrepartie, une relative fragilité.
A l’inverse, la deuxième grande famille de couche externe connue dans le monde du golf, le ionomère ne recueille que 9% des suffrages, loin derrière l’uréthane.
Plus durable, mais moins appréciable pour le toucher, les golfeurs et les golfeuses interrogés sont donc cohérents entre leurs attentes, et leurs préférences.
Toutefois, et c’est intéressant à relever : 9% n’ont pas justement de préférences, et surtout 47% ne savent pas faire la différence.
Si le toucher est l’argument numéro un de la balle idéale, près d’un golfeur sur deux avoue légitimement ne pas savoir comment l’évaluer. Ce n’est pas si surprenant, car extrêmement fin ou peut-être trop fin à analyser pour nous, les amateurs.
C’est plus simple quand c’est un radar type Trackman qui démontre qu’une balle avec une coque externe en uréthane prend plus de spin qu’une balle avec une finition en ionomère.
Autre élément mis en avant pour choisir les balles : Le nombre de pièces…
3, 4, 5 ou je ne sais pas combien de pièces ?
Pour 57% des sondés, la préférence est portée sur une balle 3 pièces quand près de 20% n’y accordent pas d’importance.
Ils ne sont plus que 11% à surenchérir en faveur des balles 4 pièces, et inversement, en cohérence avec la préférence pour le toucher de balles, ils ne sont que 8% à opter pour des balles 2 pièces, peut-être considérées comme moins qualitatives.
La balle idéale est donc une balle qui apporte un maximum de sensations, plutôt en uréthane, et avec 3 pièces. C’est plutôt le profil d’une balle Tour conventionnelle.
Ces dernières années, des marques comme TaylorMade se sont livrées à une surenchère du nombre de pièces, et dans le but de prouver que plus il y aurait des pièces pour composer une balle de golf, et plus elle serait qualitative, avec par exemple la TP5.
Dans les faits, cela ne s’avère pas convaincant, surtout du point de vue des consommateurs.
Fin 2022, en France, TaylorMade n’arrivait toujours pas à placer une de ces balles dans le top-10 des plus vendues, au contraire de la Pro V1.
Sans doute sous l’effet de l’inflation, TaylorMade a reculé au classement des marques qui vendent le plus de balles en cinquième position.
Moins d’une boîte sur dix est vendue par cette marque très positionnée sur l’argument du Tour, au contraire de Wilson, qui a repris du poil de la bête, pour challenger les deux leaders Srixon, et Titleist.
Avec des prix inférieurs à ses concurrents, Wilson se replace sur le marché des balles, et sans proposer des balles cinq pièces…
Une autre question permettait justement de recouper cette information : Le prix moyen dépensé par douzaine.
Si le prix n’est pas le critère de choix numéro un…il reste déterminant
Quand certaines balles peuvent coûter autour de 60 euros la douzaine, 31% des sondés répondent s’orienter prioritairement vers des balles dont le prix est compris entre 30 et 39 euros la douzaine.
C’est en fait la consécration d’un « middle market » ou « entre-deux » entre la balle premier prix, et la balle Tour.
Derrière ce choix, 22% des votants se prononcent pour des douzaines entre 20 et 29 euros… Soit plus d’un golfeur sur deux qui ne se sent pas prêt à dépenser plus de 40 euros la douzaine, et donc élimine les balles Tour.
Dans la réalité, c’est confirmé par le top-3 des balles les plus vendues fin 2022 en France : Srixon Feel (moins de 30 euros), Srixon AD333 (autour de 25 euros) et la Tour Special (autour de 15 euros).
La première balle dite Tour vendue en France est la Titleist Pro V1 (autour de 50/55 euros la douzaine) mais ne représente pas plus de 4/5% des ventes.
C’est conforme aux réponses du sondage : Seulement 7,7% des sondés sont effectivement prêt à mettre entre 50 et 59 euros dans une douzaine de balles.
Comparativement à 20 ans en arrière, la baisse de part de marché de la Pro V1 est significative.
Toujours au sujet de balle idéale, quand on demande quel modèle seriez-vous prêt à jouer sur le seul argument de la performance : Titleist se place toujours largement en tête des réponses avec 45% des réponses !
Aucune autre marque n’arrive à approcher ce résultat. TaylorMade est classée second à seulement 12% devant Callaway à moins de 10%.
Même si ses ventes ont souffert de l’explosion de la profusion des balles concurrentes, et pas toutes nécessairement moins performantes, la Pro V1 reste au moins dans l’esprit des consommateurs, la référence.
Le véritable leader des ventes en France, positionné sur le moyen de gamme, Srixon, n’est pourtant cité sur l’argument de la performance que dans moins de 9% des cas, et à la quatrième place.
La balle idéale des amateurs n’est pas nécessairement celle qui est jouée aujourd’hui.
Le prix n’a beau être que le second critère de choix. Il pèse finalement très lourd dans l’acte d’achat, et pour des golfeurs qui déclarent dans 42% des cas ne pas acheter plus de trois douzaines par an !
Chiffre qui peut surprendre quand on connaît la fréquence de jeu des répondants : 72% ont déclaré jouer plus de 30 fois par an.
Sur la consommation des balles, 38% des sondés répondent entre 4 et 6 par an, et encore 15% entre 7 à 10.
Pour finir sur ce portrait-robot de la balle idéale pour les amateurs, quand on vous demande « Le prix actuel des balles vous paraît-il conforme au niveau de qualité ou de performance que vous attendez ? » … dans 42% des cas, vous répondez… Non, et inversement oui dans 39% des cas.
Par rapport à la même question sur les clubs de golf, votre défiance au prix est moins marquée, mais tout de même exprimée. 19% ne prennent pas partie sur ce sujet.
A suivre, un prochain article sur le classement de vos balles préférées qui devrait vous réserver des surprises puisque très différent du classement réel des ventes de balles en France, en Belgique ou en Suisse…
Le défaut de cette enquête – a laquelle j’ai répondu comme j’ai pu -, c’est qu’elle ne prend pas en compte ceux qui jouent avec des balles récupérées par les jardiniers donc à bien moins d’un euro la balle. C’est ce que je fais, étant à mon niveau incapable, je le crains, de voir la différence. Voire plus encore : le stress de risquer perdre une jolie balle neuve me ferait probablement déjouer… Cordialement.