Dans un contexte marqué par des incertitudes économiques, le monde du golf en France présente un paradoxe. Selon les dernières statistiques, la Fédération française de golf (ffgolf) a enregistré une augmentation notable de son nombre de licenciés, atteignant un sommet historique de 445,306 en 2023. Cette progression représente une hausse de 0,8% par rapport à l’année précédente, soit 3 345 licences supplémentaires. Malgré cette croissance apparemment positive, les chiffres révèlent des nuances importantes : une légère baisse dans la création de nouvelles licences par rapport à 2022 et un taux de fidélisation élevé de 91,1%, dont 83% sont des renouvellements de licenciés de 2022. Ces statistiques offrent une perspective intéressante sur la dynamique du golf en France. D’une part, la stabilité du nombre de reprises de licences et le taux de fidélisation élevé suggèrent une base de joueurs dévouée et engagée. D’autre part, la légère baisse dans les nouvelles créations de licences et la diminution de 0,7% des jeunes joueurs de moins de 19 ans soulèvent des questions sur le renouvellement et l’attrait du golf auprès des nouvelles générations. La structure des licenciés reste globalement inchangée par rapport à l’année précédente, avec 62% des licenciés ffgolf étant membres d’un club ou abonnés d’un golf et 38% étant des joueurs indépendants. Les femmes constituent 27% du total des licenciés, un chiffre constant par rapport à 2022, mais avec une légère baisse dans la proportion de nouvelles licenciées. De plus, la moyenne d’âge reste stable à 54 ans, reflétant une population de golfeurs relativement mature.
Cette introduction pose donc le décor pour un examen plus approfondi de ces tendances. L’article cherchera à déchiffrer ce paradoxe apparent entre une croissance numérique des licenciés et les défis plus subtils auxquels le golf français est confronté, notamment en termes d’attractivité pour les nouveaux joueurs, de renouvellement des générations, et de l’évolution des pratiques et perceptions au sein de ce sport traditionnellement perçu comme élitiste.