Avec les beaux jours, nous avons tous hâte de nous précipiter sur les parcours de golf, de profiter du jeu, et aussi du soleil. Mais le cancer de la peau est en hausse, et bien entendu pas seulement pour les golfeurs. Au même titre que la période du confinement nous aura appris à respecter les gestes de distanciation physique pour nous protéger, apprenons à nous préserver des excès des rayons du soleil.
Avec le développement des sports de plein air comme le golf, au cours des dernières décennies, nous avons accru et modifié notre exposition au soleil.
Il ne vient pas toujours à l’esprit que passer plusieurs journées sur un parcours de golf aux beaux jours, sans crème solaire ni casquette, peut être un risque.
Pendant chaque heure passée sur le parcours, les golfeurs amateurs peuvent recevoir de 3,5 à 5,4 fois la quantité d’exposition aux rayons UV suffisante pour provoquer des coups de soleil.
C’est une quantité importante de rayons nocifs pour la peau. Et tout cet excès de rayonnement UV peut entraîner un cancer de la peau.
Soyons objectifs, si actuellement vous jouiez au golf, par exemple en Espagne ou au Portugal, évidemment vous vous protégeriez du soleil.
Au printemps 2020 et après le confinement, la réouverture des parcours de golf c’est faite un peu partout en France sous le soleil, et de nombreux golfeurs ont souffert de coups de soleil.
L’insolation est également un réel risque si vous êtes sur un parcours de golf pendant quatre heures sans protection.
Rien de tout cela n’est drôle. Et tout cela est évitable
C’est un vrai danger. Même les golfeurs professionnels n’en sont pas à l’abri. Les pros du PGA Tour Adam Scott, Rory Sabbatini et Aron Price ont tous eu des épisodes de cancer de la peau.
Rory Sabbatini avait un carcinome épidermoïde que l’on a retiré de son visage. Pour Adam Scott, il s’agissait d’un carcinome basocellulaire, un autre type de cancer de la peau non mélanome.
Aron Price a connu trois épisodes de cancer non mélanique avant que les médecins ne lui diagnostiquent en 2010 un mélanome, le plus grave de tous les cancers de la peau.
Ces exemples montrent que le cancer de la peau est un réel danger lorsque vous passez autant de temps à pratiquer un sport de plein air.
Et ce ne sont pas seulement que les golfeurs. La même chose peut arriver aux joueurs de tennis et de football, et à quiconque passe du temps sur un jet ski ou un sur un bateau.
Certaines caractéristiques des parcours de golf, comme les étangs et les bunkers, réfléchissent la lumière et augmentent l’intensité des rayons du soleil.
Il en va de même pour les personnes pratiquant les sports nautiques. Si vous montez fréquemment sur un jet ski par exemple, vous risquez d’être exposé à plus de dommages dus au soleil que vous ne le pensez.
Le cancer de la peau est le type de cancer le plus courant, et il y a plus de nouveaux cas chaque année que tous les autres cancers combinés.
La cause principale est l’exposition aux rayons ultraviolets du soleil, avec les contributions habituelles de la malchance génétique.
Le carcinome basocellulaire est la variété la plus répandue et la moins effrayante.
Il ne métastase presque jamais, et si la tumeur est superficielle et petite, elle peut même parfois être effacée non chirurgicalement, avec des applications répétées d’une crème ou avec un type particulier de luminothérapie.
Viennent ensuite les carcinomes épidermoïdes, dont le traitement est plus délicat mais généralement aussi simple, sauf si le cancer s’est propagé.
Le pire type de cancer, heureusement relativement rare, bien que son incidence augmente, est le mélanome.
Si le mélanome n’est pas détecté tôt, il peut métastaser rapidement dans des parties éloignées du corps, et une fois que cela se produit, il est souvent fatal.
Le mélanome invasif représente un petit pourcentage de tous les cas de cancer de la peau, mais représente la majorité des décès par cancer de la peau.
Les golfeurs ont toujours été plus à risque de développer un cancer de la peau que les personnes qui ne sortent jamais ou ne visitent pas les salons de bronzage, mais même parmi les non golfeurs, l’incidence augmente depuis des années dans le monde entier.
Des études produites par la Skin Cancer Foundation ont montré qu’aux États-Unis, les cas de cancer de la peau sans mélanome ont augmenté de 77% de 1994 à 2014 et qu’il y aura 7,7% de cas de mélanome en plus cette année 2020, qu’en 2019.
Les Baleines sont également exposées au soleil lorsqu’elles remontent à la surface, et les dommages cutanés dont elles souffrent semblent similaires aux dommages cutanés subis par les humains.
Une des principales causes est l’augmentation de l’appauvrissement de la couche d’ozone de la Terre, qui est une partie de la stratosphère qui commence à environ 14 km, et absorbe le rayonnement ultraviolet qui autrement nous ferait littéralement griller. C’est comme un écran solaire pour la planète toute entière.
Historiquement, les principaux ennemis de la couche d’ozone ont été les produits chimiques artificiels appelés chlorofluorocarbures (CFC), qui montent dans la stratosphère, se décomposent en présence de lumière solaire et provoquent la rupture des molécules d’ozone.
Pendant des décennies, les CFC ont été utilisés comme propulseurs, réfrigérants, agents moussants et solvants dans toutes sortes de produits et de machines, y compris les déodorants en spray, les climatiseurs et les extincteurs.
À la fin des années 80, ils étaient devenus une menace si évidente pour la santé humaine que presque tous les pays du monde ont accepté de supprimer progressivement leur utilisation.
La couche d’ozone est beaucoup plus robuste aujourd’hui qu’elle ne l’aurait été si cet accord n’avait pas été conclu, mais elle offre encore beaucoup moins de protection contre les UV qu’auparavant.
À une époque où les coups de soleil n’étaient pas considérés comme un gros problème, si vous appliquiez quelque chose sur votre peau avant de sortir, c’était presque toujours dans l’espoir de bronzer, et ainsi d’augmenter les dommages causés par le soleil, et non de les prévenir.
La peau assombrie par le soleil bloque certains rayons UV, c’est la tentative du corps de produire son propre écran solaire, mais le bronzage lui même est déjà un indicateur de dommages.
La lumière du soleil provoque le cancer en endommageant l’ADN des cellules de la peau.
Le corps a une capacité remarquable de se réparer, mais si les expositions aux UV sont suffisamment sévères ou fréquentes, elles peuvent submerger les défenses de l’organisme.
Il n’y a aucune certitude que les coups de soleil que nous avons eu il y a 20 ans ont été le début d’un problème, mais cet intervalle est typique.
Les jeunes pensent souvent que le cancer de la peau est une maladie des personnes âgées, mais, en fait, les dommages causés par le soleil commencent dans la petite enfance et s’accumulent.
Chaque exposition au soleil compte, quel que soit l’âge, et les expositions multiples aggravent le risque.
Cependant, les plus jeunes sont beaucoup plus conscients. Ils ont vu l’ancienne génération de golfeurs devant eux, et ils ne veulent pas ressembler à ça…
Mais de façon alarmante, les patients atteints de cancer de la peau rajeunissent.
Le joueur du PGA Tour Adam Scott a été traité pour un carcinome basocellulaire en 2011, alors qu’il avait 31 ans.
« J’avais observé une tache sur mon nez depuis un petit moment », a-t-il déclaré au club-house du TPC Louisiana, où il jouait dans le Zurich Classic de la Nouvelle-Orléans.
« Je l’ai fait examiner sur place, et ils ont dit qu’il n’y avait rien à craindre. Mais ensuite, trois mois plus tard, je l’ai fait vérifier à nouveau, en Australie ».
L’Australie détient le taux de cancer de la peau le plus élevé au monde, tout comme la Nouvelle-Zélande, les deux pays se trouvent sous une section du globe où la couche d’ozone est clairsemée chaque printemps, et par conséquent, même les Australiens qui ne sont pas dermatologues ont fini par en prendre conscience.
Un chirurgien a enlevé la tumeur d’Adam Scott et a utilisé la peau de sa joue pour combler le trou qu’il avait sur le côté de son nez.
En 1981, alors qu’Adam Scott n’avait qu’un an, l’Australie avait adopté une campagne d’éducation publique sur le cancer de la peau.
Les parents d’Adam Scott ont sans doute raté ce message, mais Adam Scott est lui strictement attentif à ses enfants. Il a dit : « Vous regardez leur peau, par rapport à la mienne, et vous vous dites, Oh ! Mon dieu, ce qui c’est passé est horrible ».
L’Université du Texas MD Anderson Cancer Center, à Houston, a une relation marketing avec le PGA Tour.
Les dermatologues du MD Anderson et leurs partenaires, font de la prévention contre le cancer de la peau vers les joueurs, les cadets, les fans et les membres des médias lors de certains événements du Tour, et ils distribuent gratuitement de la crème solaire, du baume à lèvres et des lunettes de soleil.
Santé publique France et l’Institut national du cancer publient le Baromètre Cancer dédié aux risques liés à l’exposition aux UV naturels et artificiels.
Selon les données du Baromètre Cancer, si 9 personnes sur 10 ont la conviction que l’exposition au soleil est une cause probable des cancers de la peau, leurs attitudes de protection restent à améliorer.
Ainsi, seules 4 personnes sur 10 appliquent de la crème solaire toutes les deux heures, et ces attitudes sont par ailleurs loin d’être systématiques.
Hélas, le cancer de la peau passe rarement une fois pour toutes.
Les personnes qui l’ont eu sont susceptibles de l’avoir à nouveau, et le conseil standard à toute personne qui a été traitée pour l’une de ses variétés de cancer est de rester en permanence en état d’alerte élevé.
Le mélanome est le cancer de la peau le plus fréquent chez les personnes de 15 à 19 ans, le cancer le plus courant de toutes sortes chez les personnes dans la vingtaine, et la principale cause de décès par cancer chez les femmes de 25 à 30 ans.
« Pour être clair », et pour un dermatologue, « il n’y a pas de bronzage sain »
Il y a à peine 10 ans, il y avait très peu de choses à faire pour les patients dont les mélanomes s’étaient propagés au cerveau, au foie, aux poumons ou à d’autres parties du corps.
Mais plusieurs médicaments récemment développés se sont révélés extrêmement efficaces pour de nombreux patients, à tel point que les médecins ont commencé à parler de remèdes dans des cas qui autrefois auraient été considérés comme désespérés.
Comment se protéger ?
La première chose à faire est d’éviter de s’exposer entre 11 heures et 16 heures, qui sont les heures les plus chaudes de la journée.
Porter un chapeau. C’est une erreur de penser que seuls les hommes chauves devraient protéger leur tête.
Nous devrions tous porter une casquette ou un chapeau pour protéger nos cuirs chevelus du soleil et aussi pour protéger nos yeux de ses rayons nocifs.
Il faut commencer de mettre la crème solaire à la maison, avant de s’habiller.
Beaucoup de joueurs de golf attendent d’être sur le parking du club de golf, ou même sur le premier tee, puis ils font non seulement une mauvaise application sur leur peau, mais aussi, inévitablement, enduisent de crème leurs chemises, pantalons, et gants.
L’application d’un écran solaire à la maison est plus facile et plus efficace.
Vous pouvez le faire avant d’être habillé, vous n’avez pas à contourner les poignets, les cols, etc. Et lorsque vous avez terminé, vous pouvez vous laver les mains dans le lavabo.
Encore plus important, la crème solaire fonctionne mieux et reste plus longtemps si vous lui laissez le temps de pénétrer la peau.
Ensuite, il faut essayer de renouveler la crème solaire environ toutes les 2 heures.
Il existe deux catégories principales d’écrans solaires :
Les bloqueurs physiques, qui contiennent des particules opaques qui reflètent le rayonnement ultraviolet, et les bloqueurs chimiques, qui contiennent des substances qui convertissent le rayonnement ultraviolet en chaleur et le dispersent à la surface de la peau.
Il subsiste des questions médicales non résolues concernant les inhibiteurs chimiques.
Peuvent-ils eux-mêmes provoquer le cancer ? Leurs ingrédients pénètrent-ils dans la circulation sanguine et imitent ils les œstrogènes ou d’autres hormones ?
En 2018, Hawaï a interdit les écrans solaires contenant deux des ingrédients chimiques les plus utilisés, l’octinoxate et l’oxybenzone, en raison des dommages qu’ils causent aux récifs coralliens.
En février 2018, la Food and Drug Administration a publié une proposition qui entraînera presque certainement une révision de sa réglementation sur les écrans solaires.
La proposition a été motivée principalement par le fait que si peu de recherches ont été effectuées sur la douzaine d’ingrédients actifs les plus courants des écrans solaires chimiques, que la FDA n’est pas en mesure de dire qu’aucun d’entre eux n’est généralement reconnu comme sûr et efficace.
Les seuls ingrédients actifs de protection solaire qui répondent actuellement à la norme GRASE de la FDA sont l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane, qui sont les principaux ingrédients de presque tous les bloqueurs physiques.
Consumer Reports, qui évalue les écrans solaires chaque année, ne recommande aucun des bloqueurs physiques. Faites confiance à votre pharmacien qui saura vous conseiller le produit le mieux adapté à votre peau et à votre usage.
Apprendre à « prendre possession » de sa peau et être à l’affût des changements
Quoi que vous utilisiez comme protection, vous devez limiter au minimum votre exposition au soleil.
Pour les golfeurs, cela signifie, idéalement, commencer tôt ou tard, ne pas passer plus de temps qu’il n’en faut sur le parcours, profiter de l’ombre lorsque cela est possible, remplacer les visières et les casquettes par des chapeaux à larges bords, porter des lunettes de soleil, et couvrir autant de votre peau que possible.
Si vous jouez au golf au soleil régulièrement et sans protection adéquate, vous vous exposez à un risque énorme.
Cela n’en vaut tout simplement pas la peine. Sachez bien que le premier coup de soleil est en lui même une lésion cutanée.
N’oubliez pas de prendre quelques minutes supplémentaires pour vous protéger. Cette petite étape pourrait minimiser les dommages causés par le soleil et votre risque de cancer de la peau.
« Votre peau est votre plus grand organe, c’est quelque chose qui vous accompagne pour toujours, et vous devez en prendre soin ».
Crédit photo de Aron Price et Adam Scott : Icon Sportswire