Sur un parcours de golf, chaque coup, chaque swing, chaque putt compte. La quête de la perfection pousse souvent les joueurs à chercher des avantages là où ils peuvent, y compris dans le choix de leur matériel. C’est dans ce contexte que Jon Rahm, l’une des figures les plus en vue ces dernières années sur le Tour, a récemment dévoilé un prototype de putter Odyssey lors du BMW PGA Championship. Ce nouvel équipement a évidemment suscité l’intérêt et a été abondamment commenté, mais une question demeure : Est-ce une réelle avancée technologique ou simplement un coup de marketing bien orchestré ?
Nous vivons à une époque où l’équipement sportif est de plus en plus souvent présenté comme une panacée, capable de transformer un bon joueur en un champion. Les fabricants dépensent des sommes astronomiques en recherche et développement et surtout en marketing pour nous convaincre que leur dernier produit est une révolution.
Mais dans un sport aussi technique et mental que le golf, peut-on vraiment attribuer une amélioration des performances à un changement d’équipement ? Surtout lorsqu’il s’agit de professionnels du calibre de Jon Rahm, pour qui le talent, la technique et la stratégie sont déjà à un niveau exceptionnel.
Dans cet article, nous allons décortiquer ce fameux prototype, examiner les affirmations qui l’entourent et nous interroger sur l’impact réel de l’équipement. À travers une analyse nuancée, nous chercherons à démêler ce qui relève de l’innovation technique véritable de ce qui pourrait n’être que du vent.
Les spécificités du prototype
Le prototype d’Odyssey que Jon Rahm a utilisé semble à première vue similaire à son dernier putter, notamment en ce qui concerne la forme “Rossie”. Cette forme est prisée par de nombreux golfeurs professionnels pour sa stabilité et sa facilité d’alignement. Est-ce que cette similitude implique un niveau de confort et de familiarité pour Rahm ?
La seule très grande innovation procurant une amélioration très significative dans le domaine des putters a été la création, il y a plus de 25 ans, des putters Ping Anser par Karsten Solheim. Grâce aux masses rejetées aux extrémités droite et gauche de la tête, le moment d’inertie en a été très fortement accru, par rapport à celui des lames qui existaient jusqu’alors, et donc la tolérance sur les coups décentré. Après, cette idée a été déclinée, par toutes les marques, avec les putters maillets et tous genres.
A noter cependant , la création , relativement récente par Guérin Rife, sur les putters Evnroll, des faces à stries aux interstices élargis vers les bords qui, elles aussi contribuent à diminuer la dispersion sur les coups décentrés. Toujours par Guérin Rife, les putters Midlock, qui calent le manche dans l’avant bras gauche, ce qui peut conduire à plus de régularité. Inconvénient, il sont très chers.
Après, il n’y a aucun miracle, et les “innovations” annoncées chaque année par les fabricants ne sont que marketing? La seule chose qui puisse vraiment faire la différence est le fitting dynamique du putter, visant à optimiser les longueurs lie, loft, grip, poids et équilibre, pour chaque golfeur en particulier et en relation avec son swing. Et ces réglages peuvent être réalisés par un clubfitter expérimenté, et disposant des outils nécessaires, sur, à peu près, n’importe quel putter, avec , très généralement, une diminution marquée du nombre de putts.